
Des membres de l’APRFAE ont participé à la manifestation de la FAE, le 6 avril dernier à Québec. Sur la photo, on reconnaît Martine Roberge, responsable de la région Haute-Yamaska et Michel Paquette, vice-président de l’APRFAE.

Des membres de l’APRFAE ont participé à la manifestation de la FAE, le 6 avril dernier à Québec. Sur la photo, on reconnaît Martine Roberge, responsable de la région Haute-Yamaska et Michel Paquette, vice-président de l’APRFAE.


Frankie Bernèche PH. D., professeur de psychologie du développement, Montréal
Le ministre de l’Éducation était fier d’annoncer enfin les nouvelles mesures qui auront, une fois pour toutes, les effets espérés sur la réussite scolaire de nos jeunes Québécois.
Des mesures exceptionnelles et révolutionnaires puisées en dehors de la structure habituelle des penseurs en éducation. Bref, laissons de côté les chercheurs et intervenants spécialisés en matière de motivation et de réussite scolaire et demandons à Ricardo, Pierre Lavoie et autres vedettes du petit écran de s’occuper de la question.
En effet, le gouvernement dégagera donc plusieurs millions de dollars pour appliquer des changements alimentaires, sportifs et architecturaux dans les écoles. Il est probablement vrai qu’une meilleure alimentation, de meilleures habitudes physiques et un environnement propre et agréable favorisent la motivation et l’apprentissage, mais ces facteurs sont loin d’être les plus importants lorsque l’on connaît « minimalement » les prédicats significatifs de la réussite scolaire des enfants.
En fait, miser sur des prédicats qui influencent si peu la réussite scolaire est comme se dire que repeindre le pont Champlain permettra d’en améliorer la fluidité.
Une connaissance des études prédictives (analyses de régression et discriminantes) aurait été favorable à la compréhension du ministre qui aurait réalisé que les facteurs prédictifs les plus déterminants de la réussite scolaire sont liés aux caractéristiques propres à l’enfant (par ex. ses troubles d’apprentissage et du langage, le quotient intellectuel), aux caractéristiques de l’enseignant (par ex. pédagogie, habiletés relationnelles, sensibilité aux besoins de l’enfant) et à l’environnement d’apprentissage (la tâche à effectuer, la classe, etc.).
Les réels déterminants de la réussite
Or, c’est en investissant prioritairement dans ces réels déterminants de la réussite que nous verrons de réels changements pour le bien des enfants. Mieux former nos enseignants sur le plan des habiletés relationnelles, des aptitudes à l’établissement d’un lien d’attachement significatif et réconfortant ; s’assurer qu’ils développent une approche éducative affectivo-motivationnelle de qualité après des plus jeunes.
Investir massivement dans la formation et l’embauche des intervenants spécialisés en mesures d’appui (psychoéducateurs, orthopédagogues, orthophonistes, psychologues en apprentissage, etc.) et surtout préserver les mesures d’appui déjà existantes, outils indispensables à la réussite d’un nombre croissant d’élèves d’écoles primaires, secondaires et postsecondaires (notons ici que le gouvernement projette d’enlever les mesures d’appui aux élèves de 5e secondaire, l’an prochain). Une fois ces paramètres bien investis, nous pourrons alors songer à investir dans les beignets au tofu et les angles feng-shui des corridors scolaires.
En conclusion, la présentation de ce groupe de « joyeux lurons » qui allie bonne nourriture, bon sport et décorations au goût du jour témoigne davantage d’une approche populiste (voire électoraliste) que d’une approche documentée et sérieuse de la question de l’éducation. L’éducation est une des principales causes de la richesse, du sentiment de liberté et du bien-être psychologique de nos enfants devenus adultes. Ne laissons pas l’avenir de nos enfants aux soins de l’inspiration de nos vedettes, si sympathiques soient-elles.

Le ministre des Finances, M. Carlos J. Leitao, a déposé, le 28 mars dernier, à l’Assemblée nationale, un 4e budget annonçant un réinvestissement dans le réseau de l’éducation primaire et secondaire de l’ordre de 1,8 milliards $ sur 5 ans. « Je dépose aujourd’hui le budget de l’espoir retrouvé. Cet espoir, c’est d’abord celui de nos enfants et de nos petits-enfants, à qui nous voulons redonner la capacité de faire des choix », a déclaré le ministre.
Cette déclaration du ministre a fait bondir le milieu de l’éducation et les parents! Nombre d’entre nous voient dans ce budget non pas de l’espoir, mais plutôt un avenir inquiétant pour toute une génération d’élèves qui paient chaque jour les frais des compressions engendrées par ce même gouvernement. On remet peut-être des sommes aujourd’hui dans le système d’éducation, mais ceci après avoir coupé les vivres à toute une cohorte d’enfants dans le besoin !
Le budget du Québec : quelques bonnes nouvelles, mais les pots cassés ne sont pas réparés!
Un «réinvestissement» qui se veut donc rassurant pour les plus jeunes, mais alarmant pour la cohorte d’élèves actuelle
C’est le constat que dégagent les parents du mouvement Je protège mon école publique après l’analyse du budget 2017 déposé mardi dernier par le gouvernement Couillard. En effet, après des années de compressions budgétaires, le gouvernement remet enfin de l’argent dans le système public d’éducation, mais il n’y a pas là matière à soulever des applaudissements puisque ce réinvestissement n’est en fait que le fruit des coupes engendrées dans les dernières années. On prend pour redonner ensuite et on ferme les yeux sur le mal engendré!
«Disons-le crûment. Si le gouvernement a pu engranger des surplus et «réinvestir», ce n’est pas dû à son génie comptable. C’est parce qu’il a suffisamment «désinvesti» dans les services publics au cours des dernières années pour se constituer un trésor de bonbons préélectoraux.» – Josée Legault, Journal de Québec
Le gouvernement aura effectué des compressions à hauteur de 1 milliard de dollars en cinq ans! À la lueur des chiffres énoncés, on ne peut donc pas parler de réinvestissement massif en éducation, d’autant plus que le gros des investissements est prévu pour 2020, et que le budget de l’éducation publique primaire et secondaire est loin d’être renfloué. Nous sommes loin d’un retour de l’ascenseur! Et bien des problèmes demeurent non résolus.
Les élèves du primaire (2e à 6e année) et du secondaire : les grands laissés pour compte du gouvernement Couillard.
Avec le dépôt de ce budget, le gouvernement vient certes allouer des fonds pour assurer la réussite scolaire des générations à venir, mais il fait aussi le choix délibéré d’abandonner toute une cohorte d’élèves qui sont aux prises avec des besoins qui ne seront jamais comblés, faute de financement et de services adéquats. Trop d’enfants ont été privés des services qui auraient pu assurer leur réussite scolaire au cours des dernières années. Des années qui ne pourront jamais être récupérées. Le redressement des finances publiques et les investissements annoncés cette semaine en éducation, c’est entre autres sur le dos de ces enfants, nos enfants, qu’ils ont été réalisés!
Des annonces et promesses qui ne tiennent pas la route
En scrutant bien les chiffres, on se rend compte que les ratios professionnels-élèves ne seront vraisemblablement pas améliorés, hormis pour les plus jeunes. Et des interrogations majeures demeurent : comment s’assurer que ces embauches se feront aisément, alors qu’on déplore actuellement des pénuries d’enseignants, notamment à la CSDM? Car l’austérité des dernières années aura épuisé nombre d’entre eux alors que d’autres se seront tout simplement dirigés vers le privé.
Ce budget apporte également peu de réponses et de solutions aux problèmes criants qui paralysent actuellement notre réseau d’éducation: pénurie d’enseignants et de professionnels, surpopulation dans les écoles alors qu’on prévoit l’arrivée de 13 000 nouveaux élèves à la rentrée 2017 et davantage de maternelles 4 ans… Et ceci sans parler de l’état pitoyable des écoles qui accueillent au quotidien nos enfants! S’est-on demandé comment faire autrement? Comment faire pour assouplir les règles administratives qui ralentissent le système?
C’est donc un constat déchirant que tirent les parents du budget 2017 : le gouvernement remet enfin de l’argent pour parer à des besoins urgents en éducation, mais il ne répare pas les pots cassés par ces années de compressions et d’austérité qui auront des conséquences graves sur l’avenir de toute une génération d’enfants.
Le mal étant fait, gardons l’oreille tendue vers le dévoilement attendu de la Politique sur la réussite éducative du gouvernement Couillard et espérons que des mesures concrètes et innovantes seront mises en place pour remédier aux grands enjeux qui mettent en péril la réussite éducative de nos enfants. Restons à l’écoute, restons engagés!
Quelques lectures intéressantes sur le sujet :
Deux enseignants par classe en maternelle et en première année
Duo Marie Grégoire et Vincent Graton : Retour sur le budget de Carlos Leitao [AUDIO FIL]
Après l’austérité, les baisses d’impôt : « Je l’assume entièrement » – Carlos Leitao

Le 22 mars dernier, le Comité de la condition des femmes de l’APRFAE accueillait quelques membres qui avaient répondu à leur invitation à participer à un Atelier-causerie sur les femmes et le vieillissement. L’animation était assurée par des femmes d’expérience, Mesdames Diane Richard et Lise Gratton, toutes deux représentantes du Centre des femmes Marie Debout. Par plusieurs moyens, les participantes ont pu exprimer leurs inquiétudes, leurs visions ou leurs appréhensions face au vieillissement. Une réflexion sereine et originale face à cette fatalité dont tout le monde redoute.
Plusieurs d’entre elles ont exprimé leur grande satisfaction sur le déroulement de l’après-midi. Pour remercier les animatrices de leur grande générosité et du temps consacré à la préparation et à l’animation (offert bénévolement), l’APRFAE a fait l’acquisition d’une vidéo et d’un livre produits par le Centre Marie Debout et a fait un don de 200$ puisque le centre n’a aucune subvention.